Les évènements du 19 septembre 2002

Si les Américains ont eu leur "11 septembre", notre famille a subi son "19 septembre". Ce n'est pas -encore- médiatisé (bien des instances de la Communauté française voudraient bien que ce ne soit JAMAIS médiatisé, mais là, c'est mal parti), il n'y a eu que deux victimes directes: Fiona et moi, et des "dommages collatéraux" : Maureen et ma femme, mais je ne prétendrai jamais que lesdits dommages collatéraux soient moins graves que les victimes directes. Mais les deux évènements ont ceci de commun, ce fut une surprise sans nom et personne ne croyait une telle chose possible. Jusqu'au 19 septembre, je croyais être un simple citoyen d'une démocratie. Depuis, je sais qu'en fait, ce pays est entre les mains de "petits chefs" hypocrites et sans cervelle, se moquant pas mal des directives des juristes et des Ministres et qu'en fait de plan Copernic, le pays aurait besoin d'un plan "Grand Nettoyage du Clientélisme politique", surtout lorsque ces "petits chefs" ont en charge... la protection de la jeunesse. Quelle ironie : Messieurs des Comités blancs ! Plus besoin d'un monstre comme Dutroux pour faire souffrir les gosses dans ce pays : les instances officielles de protection s'en chargent tous seuls comme des grands : la maltraitance est maintenant institutionnalisée, et bien sûr, ce sont les parents qui portent le chapeau. Dans ce qui va suivre, les noms de personnes ont été changées, certains noms d'institution aussi, mais pas toutes : c'est impossible. S'ils veulent m'attaquer pour diffamation, je leur rétorquerai que je ne suis pas comme eux : je fais face à mes responsabilités. Mais je vous jure une chose : Si incroyable que cela semble être dans un état dit "de droit", tout ce qui suit, mis à part certains noms changés, correspond à la STRICTE VERITÉ : Fiona a été victime d'un véritable rapt , non pas par des malfrats, mais... par des services censés protéger la jeunesse.

Certaines versions de cet évènement (celle de ma femme et de ma fille, surtout), sont riches en enseignement mais longs à lire.Je les ai donc subdivisés en "chapitres" accessibles séparément par hyperlien, ce qui permet de revenir sur certains d'entre eux, d'en sauter d'autres, ou de suivre simplement le récit de manière classique, comme si c'était une histoire.Et je me suis permis d'agrémenter des textes rébarbatifs par certains petits cliparts très explicites.Par ailleurs, pour rendre les choses plus claires et en faire ressortir le côté sordide, je termine par une conclusion en forme de résumé

Retour au sommaire

Mon_premier contact_avec un Service_de_la_jeunesse

Mon_premier_contact_avec_un_juge_de_la_jeunesse

Le_parcours_de combattant d'une_mère

La_version_de_Fiona

Conclusion

 


  Mon premier contact avec un Service de la Jeunesse

 

Au beau milieu de l'après-midi, alors que j'étais en plein grand nettoyage (les deuils, les démarches et les travaux de garde-malade nous avaient fait négliger l'entretien de notre maison, qui était devenue un infâme gourbi), je reçois un SMS de Maureen. " Téléphone tout de suite à Fiona, c'est grave". Je m'inquiète : je pense à une syncope plus grave que les autres, l'observation "24 heures" n'étant prévue que lundi.

Je contacte immédiatement Fiona par GSM. Lorsque j'obtiens la communication et que je lui demande où elle est, elle me répond : "je ne sais pas. On m'a emmené quelque part, mais je ne sais pas où". Là, je m'inquiète sérieusement, d'autant qu'en arrière-plan j'entends des voix qui murmurent des choses indistinctes. Les explications de Fiona sont de plus en plus confuses, ce qui ne lui ressemble pas. Tout ce que j'ai obtenu, c'est un truc du style : "ils se sont plantés!" Qui s'est planté, bon Dieu ? A quoi rime cette histoire ? J'entends Fiona demander si elle peut se retirer pour me parler en privé, et là, à l'arrière-plan, j'entends "surtout pas!" Là, je me fâche et je crie bien fort que si on ne me dit pas où se trouve ma fille, j'appelle la police et signale son enlèvement. J'avais toujours en tête le petit ami plus âgé et je craignais une entourloupe de ce côté. Fiona me donne le nom d'une place assez importante, sans le numéro, et me promet de me rejoindre près du parking de la Cathédrale.

Je prends contact avec mon épouse qui avait l'air d'en savoir un peu plus sur la chose et qui me dit qu'à l'école, nous serions "persona non grata"!, que Maureen l'avait contactée auparavant et qu'elle en savait un peu plus, mais qu'il fallait pas trop compter voir Fiona arriver au rendez-vous.

De fait, lorsque je me rends au parking de la Cathédrale, Fiona n'est pas là, mais bien Maureen. La pauvre petite est en larmes. Elle affirme que sa sœur avait été enjointe avec la plus grande insistance par l'école de se rendre à une ASBL (Association sans But Lucratif, pour les non-Belges), financée par un des plus puissants syndicats de Belgique que j'appellerai sous un faux nom, du moins provisoirement :  Le Secours des jeunes. Depuis, elle avait entr'aperçu Fiona fermement maintenue par une femme au manteau vert qui semblait la conduire de force vers une destination inconnue. J'essaie de contacter à nouveau Fiona : peine perdue. Je tente une nouvelle communication GSM avec mon épouse. Pas de réponse ! Mortellement inquiet, je suis prêt à former le n° d'urgence 112, mais Maureen, ainsi qu'une amie de ma femme arrivée en renfort sur les lieux, m'en dissuadent. Je me rends à l'école et demande à parler au proviseur : après tout, c'était de là que tout était parti. Le proviseur m'apprend que l'école n'a rien à voir dans cette histoire et que Fiona a demandé à se rendre auprès de l'institution en question et qu'à présent, elle devait être à l'organisme officiel SAJ, place Xavier Neujean, 1.. En quoi ce digne personnage mentait comme un arracheur de dents, je m'en aperçus par la suite.

Lorsque Maureen, l'amie et moi, nous nous sommes amenés chez cet organisme, réputé pour la chaleur de son accueil, c'est pour y apprendre que Fiona avait été conduite au Tribunal de la Jeunesse. Pourquoi? Pas de réponse.C'est lorsque nous arrivons au Tribunal de la Jeunesse, j'ai la joie de retrouver mon épouse qui me demande de ne pas m'énerver, mais que je serais accusé de maltraitance. Immédiatement, je pense au cocards et aux syncopes de Fiona et je me dis que le malentendu serait vite dissipé. Là, ma femme me détrompe : on m'accuserait aussi... de faits de mœurs! Là, j'éclate de rire, elle devait avoir mal compris. Tu parles !

Retour en haut_de_page     Mon_premier_contact_avec_un_juge_de_la_jeunesse


Mon premier contact avec un Juge (?) de la Jeunesse

Je me retrouve devant un personnage, coiffé "style choucroute", auquel je donnerai le nom du juge Plâtrier, chevalier à la triste figure qui me regarde comme si j'étais une crotte de chien sur le bord d'un trottoir. Je n'en ai cure et lui demande quelle est cette histoire de fous ! Il me répond que ce n'est pas une histoire de fou, mais qu'une instruction était ouverte contre moi. "Sous quel chef" demandé-je. "Je ne peux pas vous le dire, l'instruction est secrète". "Voilà la meilleure de l'année", dis-je. "Je n'ai même pas le droit de savoir ce qui m'est reproché". Le "juge " me dit avec le plus grand mépris que "des gens comme moi, il en avait vu passer beaucoup. Oh, oui!" J'eus envie de répliquer que des gens de son espèce, j'en avais pas encore rencontré, et que je m'en portais pas plus mal avant, mais mon ange gardien me souffla à l'oreille les termes "outrage à magistrat" et malgré mon envie de scalper la coiffure ridicule de ce crétin, je me tins coi. Il finit par me dire que Fiona avait fait des révélations graves de maltraitance, et qu'on allait la séparer de moi pour la placer dans un foyer d'accueil.

Là, je commis une faute, qui me fut reprochée par la police, c'est de n'avoir pas eu, dès ce moment, l'idée de lancer une contre-proposition : ma fille reste au sein de sa famille mais c'est moi qui m'en vais, en attendant que l'instruction me blanchisse de ces stupides accusations. C'est la procédure habituelle, m'a-t-on dit par après,  mais mettez-vous à ma place : ce "magistrat" me disait que ma fille m'accusait de la battre et peut-être pire encore. Il y a de quoi perdre l'esprit. Fiona avec qui je n'avais jamais eu de conflit sérieux, que j'avais chéri à l'égal de Maureen. Ceci, outre le fait que je n'avais jamais eu affaire à la justice pénale, explique que je n'ai pas eu le bon réflexe.Depuis lors, je n'eus de cesse de tenter de réparer cette erreur, mais il était trop tard. De toute façon, il semble qu'en dépit de toute déontologie, le juge Plâtrier n'avait jamais envisagé cette solution et était bien décidé à "institutionnaliser" Fiona. Il est vrai qu'en vertu de la même déontologie, il aurait dû savoir qu'un "homme est présumé innocent jusqu'à preuve du contraire". C'était la première fois que ce pompeux imbécile me voyais, et il m'avait déjà jugé... J'ai entendu dire par la suite qu'il était connu comme étant un personnage aigri, buté, un rien sadique sur les bords et aimant provoquer le chagrin chez les autres. Malheur au jeune délinquant qui tombe entre ses griffes ! je veux bien le croire. Je veux bien croire aussi que les autres ne sont pas comme ça, qu'il y a parmi cette confrérie des gens plus humains. Mais j'aimerais qu'on me le prouve. D'ailleurs, ce n'était pas seulement le sale caractère du personnage qui motiva son acharnement. Il y avait autre chose. Nous y reviendrons.

 Retour en haut_de_page     Le_parcours_de combattant d'une_mère

 


Le parcours de combattant d'une mère

La version de Carmen étant nettement plus longue et plus complète, je la subdiviserai en plusieurs sections reliées par des hyperliens, vous permettant de passer l'une ou l'autre partie, d'y revenir, de remonter éventuellement au début de cette page, ou de le lire d'une traite, comme une (triste et incroyable) histoire, digne d'un mauvais sit-com, mais hélàs vraie de bout en bout.

Il est à noter que je n'ai pas changé une ligne de la version de mon épouse, telle qu'elle l'a transmise à notre conseil de l'époque. J'ai juste changé les noms pour les raisons que l'on sait. Le ton, les réflexions et la description sont rigoureusement respectés.

L'appel_au_secours_de_maureen

Attitude_bizarre_de_lécole

Monsieur le proviseur a très_faim

Un_hachoir_appelé_"protectionnel"

Premiers_mensonges

Ambiance_au_tribunal_de_la_jeunesse

Face_au_juge_a_la_coiffure_en_choucroute

Fin_du_1er_round

Retour en haut_de_page

 


 

L'appel au secours de Maureen

L’histoire démarre à mon bureau. Il est 13h20’, je m’apprête à quitter l’établissement pour prendre mon heure de table. Je n’ai rien de précis en tête : il fait beau, je me propose de faire une petite balade dans les environs. A ce moment, je reçois un appel sur mon GSM : il s’agit de Maureen, très tracassée, qui veut absolument me voir d’urgence. Au vu de l’heure, je m’étonne de la voir au rez-de-chaussée : elles reprennent leurs cours à 13h25’ : y aurait-il une heure de fourche ?
Elle essaie de m’expliquer, tout en marchant et en pleurant, qu’il y a « quelque chose de drôle, qu’elle ne comprend pas avec Fiona ». Sa sœur a disparu depuis la 2e heure de cours. Je lui demande de se calmer et de dire exactement ce qui s’est passé. Sa sœur aurait-elle eu un nouvel évanouissement, un nouveau malaise à l’école ? Non, m’explique-t-elle, la veille à l’arrêt du bus, place St Lambert à Liège, dans la bousculade de l’heure de pointe, elle a été brûlée au bras par un passant et cette petite blessure la faisant souffrir par le frottement de ses manches, Maureen lui a conseillé d’aller demander un pansement à l’infirmerie de l’école. Fiona y est allée et n’est jamais revenue. Je m’inquiète à nouveau : est-elle certaine que Fiona n’a pas fait une nouvelle syncope ? Elle n’aurait pas été transportée à la clinique par hasard ? Là-dessus, je me dis que c’est impossible, que l’école m’aurait prévenue immédiatement et qu’il y a donc une autre explication. D’autre part, Maureen me tend enfin le papier qu’elle n’a pas cessé de tenir à la main ; il s’agit d’une feuille A4 bleue, pliée en 2, sur laquelle on a griffonné : Fiona Y..., se rendre au Secours des Jeunes, aller trouver Mr le proviseur pour autorisation de sortie. Qu’est-ce que c’est que ça ? Qui lui a donné ça ? Et qu’est-ce que c’est que ce « Secours des jeunes » ? C’est une élève de 4e qui le lui a remis, en matinée, afin qu’elle le donne à sa sœur mais celle-ci était déjà partie à l’infirmerie et avait donc déjà disparu de la circulation…

Retour au début    A ttitude_bizarre_de_lécole


Attitude bizarre de l'école

Il est 13h25’, nous arrivons à l’athénée au moment où les élèves se rendent à leur 1ère heure de cours de l’après-midi. L’éducateur des 4èmes se trouvant à l’entrée, nous allons le trouver. Je lui montre ce papier. C’est lui qui l’a écrit mais il ne sait rien ! Ecriture automatique sans doute ?! Je dois aller trouver le proviseur qui est au courant puisqu’il a donné une autorisation de sortie. Le proviseur n’étant pas à son bureau, je me renseigne au secrétariat, juste à côté : il est en train de manger. Je demande le quoi et le comment de la disparution de Fiona et m’inquiète d’un éventuel nouveau malaise. « Non, il n’y a pas eu de syncope aujourd’hui. » Serait-ce donc le sport favori de l’école ? J’exige de savoir ce qu’est devenue ma fille. La secrétaire est visiblement très embêtée et commence par enguirlander Maureen qui devrait être en cours. Et de plus, « comment est-elle en possession de ce papier ? Qui le lui a donné ? Il ne lui était pas destiné ! ». La secrétaire récupère ledit papier, vérifie qu’il s’agit bien de celui-là et le fait disparaître devant nos yeux.

Je calme Maureen, lui demande d’aller au cours : je la tiendrai au courant. Elle me fait confiance et s’exécute immédiatement malgré son inquiétude croissante.

J’exige toujours une réponse à ma question. De plus en plus embêtée, la secrétaire retéléphone au proviseur : « … oui, mais alors, que dois-je dire à la mère ? ». On ne savait rien de Fiona, elle avait brossé les cours. Le proviseur n’allait pas tarder à regagner son bureau, je devais l’attendre en face de sa porte.

Ok, je m’installe sur une chaise dans le couloir, tout en me posant un tas de questions quant à l’attitude bizarre de toutes ces personnes face à une question simple et on ne peut plus légitime. Je me mets en contact avec mon bureau pour les avertir qu’il y a un problème avec Fiona et que je risque d’être en retard cet après-midi. Ok, on le signalera à mon responsable ainsi qu’à mon service du personnel. Et là-dessus, commence la grande épreuve de patience.

Retour au début     Monsieur le proviseur a très_faim

 


Monsieur le Proviseur a très faim...

14h10’ : le proviseur n’est toujours pas là mais par contre, j’aperçois la secrétaire qui passe la tête par la porte pour vérifier ma présence, s’aperçoit que je l’observe et se retire rapidement. C’est on ne peut plus discret, j’ai compris le topo ! Je suis très gênante et le proviseur compte « manger » jusqu’à ce que je sois repartie sagement travailler. Là, je commence à fulminer bien qu’en total silence.

14h15’ : nouvelle heure de cours, beaucoup de passage dans les couloirs mais le proviseur a toujours faim.

14h20’ : je retourne au secrétariat. « Le proviseur compte-t-il revenir cette année ? » L’autre dame retéléphone : ils remontent. Je retourne faire le pied de grue devant ladite porte.

14h40’ : le proviseur enfin rassasié arrive et me fait entrer dans son bureau. Début de la corrida !

Il a vu Fiona ce matin, elle a raconté des « choses » et elle a demandé à se rendre à l’asbl Secours des jeunes. Il l’y a autorisée mais devrait être revenue à l’école : donc, elle brosse les cours ! me dit-il très serein. 1e question que je me pose in petto : pourquoi Fiona aurait-elle reçu l’ordre, par écrit, de contacter le proviseur afin de se rendre ensuite aux Secours des jeunes puisqu’elle est censée avoir été d’elle-même trouver le proviseur et lui avoir demandé à se rendre au fameux Secours des Jeunes ? Franchement, le mensonge devient de plus en plus flagrant ! Je dois faire attention où je mets les pieds : il y va de la sécurité de Fiona. J’exige les coordonnées de cette asbl et m’indigne fortement du fait que le proviseur ne m’ait pas avertie du départ de ma fille hors de l’établissement scolaire. Il me fait remarquer qu’elle a déjà 16 ans et que de ce fait elle est libre apparemment d’aller et venir sans que j’en sois avertie. Alors, là, j’hallucine ! A quoi sert alors l’autorisation des parents, exigée par l’école en début d’année, pour les cartes de sortie, à quoi riment les cartes d'absence ?. Je promets à ce monsieur que les choses n’en resteront pas là, que je considère cette situation comme un abus de pouvoir et une séquestration sur la personne de ma fille.

Retour au début      Un_hachoir_appelé_"protectionnel"

 


Un hachoir appelé "protectionnel"

Je quitte l’établissement et me rends immédiatement à l’asbl Défense des Jeunes., Là, je me présente et demande où se trouve Fiona et ce qui lui est arrivé. Une dame, Mme LAFEVE(?) ou Mme GNINO , m’annonce que je n’ai pas à connaître le motif de la disparition de Fiona et qu’elle se trouve, à cette heure, au Service d’Aide à la Jeunesse, place Xavier Neujean 1 à 4000 LIEGE, en toute sécurité ( !?!). Restons calme ! Même si cette « brave dame » ne comprend visiblement pas pourquoi subitement la moutarde monte au nez de la mère de la séquestrée ! C’est vrai quoi, pour qui est-ce que je me prends ?

Le jeu de piste continue mais j’ai besoin d’aide pour Maureen, qui à cette heure, doit être morte d’inquiétude et je demande, par GSM, à une de mes amie de prendre Maureen en charge à la sortie de l’école. Je lui explique brièvement ce que je sais de la situation et essaie ensuite de contacter mon mari. La situation m’apparaît de plus en plus grave et il doit être mis au courant sans tarder.

Je reçois, chemin faisant, plusieurs SMS. Maureen n’y tenant plus, a quitté l’école à 15h05’ (elle, elle a brossé sa dernière heure de cours !). Elle prend contact avec mon amie ainsi qu’avec son père.

De mon côté, j’arrive enfin au S.A.J. Manifestement, à chaque étape, des coups de téléphone m’ont précédée. Je ne m’arrête plus à ces détails, je veux juste savoir.

Je suis reçue par Mme J. Lemaître , chargée manifestement de jouer au garde-chiourme vis-à-vis de moi et me signifiant très clairement que je suis juste tolérée en ces murs.
Elle m’annonce que Fiona, traumatisée, est venue leur raconter un tas de « choses » (re !), qu’elle se trouve bien dans le bâtiment, que je ne peux pas la voir car je l’influencerais et que la « grande psychologue du coin », Mme A.GALETTE a décidé arbitrairement de nous la retirer. Fiona serait placée dès le soir-même. Ils font ça pour la sauver et je n’ai pas droit au chapitre. Elle me dit que Fiona ne voulait pas révéler mon identité car elle ne voulait pas que ça prenne cette tournure mais qu’ils lui ont fait « comprendre » que comme elle n’était qu’une enfant (tiens donc, l’inverse de ce que disait le provi !), ils étaient les seuls, en ce bas monde, à pouvoir gérer la vie d’une famille qu’ils ne connaissaient ni d’Eve ni d'Adam. La protection de la jeunesse, c’est leur rôle ! J’ai donc demandé à Mme J.LEMAITRE , si cette protection était basée sur la sauvegarde de 50% de la jeunesse par la destruction de l’autre moitié. Dans lequel cas, je trouvais le système quelque peu déficient et entièrement à reconsidérer. Elle s’est souvenue, tout d’un coup, que Fiona avait parlé d’une sœur jumelle et essaie de noyer le poisson autrement.

« Comment se fait-il que Fiona parle de sa sœur comme d’un individu à part entière ? Comment se fait-il qu’elles puissent vivre indépendamment l’une de l’autre ? Voyons, ce n’est pas normal du tout pour des jumeaux ! Il est de notoriété publique que les jumeaux, c’est UN tout.

Je lui ai suggéré que cela venait sans doute du fait que les jumeaux ne sont jamais un tout mais que ce sont toujours 2 individus distincts ayant une date de naissance généralement commune.

C’était manifestement une hérésie de plus de ma part, il valait mieux me laisser mijoter seule quelques instants : elle allait voir à quelle heure Mr le juge PLATRIER allait nous auditionner. Il avait en effet été établi d’emblée que nous comparaîtrions le jour-même : ces « choses » étaient trop graves et on ne pouvait se permettre de délai. Dans ce cas, j’ai demandé à cette personne qu’elle m’explique comment elle avait prévu de combiner le fait d’une comparution devant le Juge de la Jeunesse et le fait de nous tenir à tel point éloignés de Fiona que nous ne devions même pas être avertis de sa séquestration.

Retour au début     Premiers_mensonges

 


Premiers mensonges

Perdant sans doute légèrement pied, elle me dit que Fiona était déjà passée la veille tellement elle était terrifiée et traumatisée. Je savais pertinemment bien que cela aurait été matériellement impossible avec son emploi du temps mais je n’ai pas relevé leur laissant croire que j’avais gobé leur mensonge supplémentaire. Mais de toute façon, ça ne tenait plus du tout la route : tout d’abord la comparution des parents doit se faire quasiment dans l'heure tout en veillant bien à ce qu’ils ne soient avertis de rien ( !?) et d’autre part, lorsqu’un enfant ou un adolescent viendrait les voir, il lui serait conseillé de temporiser sa démarche… La veille, elle serait venue les trouver toute seule comme une grande (elle qui est tellement timide qu’elle n’ose pas demander son chemin à un enfant qu’elle ne connaît pas) mais 24h plus tard, il faut lui réexpliquer tout le jeu de piste pour qu’elle les rejoigne !

Et pour être certain qu’elle ne se perde pas en route, on l’y accompagne fermement… !

Et heureusement qu’elle y aurait été volontairement et librement car sinon quand je l’ai vue, je l’aurais retrouvée engoncée dans une camisole de force !

J’entre enfin en contact avec mon mari qui m’annonce qu’il vient d’avoir Fiona au GSM (je n’y étais jamais arrivée personnellement), qu’elle avait l’air perdue, qu’elle lui avait dit qu’ « ils s’étaient plantés », qu’ils la laissaient enfin sortir ( ?) et qu’elle le rejoignait place St Paul où il avait garé la voiture.

J. LEMAITRE revient, je lui répète la communication. Elle fait semblant d’ignorer que c’est avec son père que Fiona a parlé au GSM (alors que les conversations étaient surveillées) et me dit qu’il n’y a aucune chance qu’elle sorte : les policiers étaient déjà là pour la mener sous bonne garde au Tribunal de la Jeunesse. Ce qui signifie qu’on l’a obligée à mentir pour « calmer le jeu ». C’est vrai, après tout, le père aurait pu investir l’endroit avec sa Kalachnikov !
Je sors du petit bureau puisqu’on ne me donne aucune information et j’attends près des ascenceurs. Je vois enfin sortir Fiona, flanquée de toute une bande de sbires (autre chose que Dutroux !) : elle est manifestement désolée, elle n’a plus du tout la situation en main et sans doute depuis longtemps. Elle n’a pas le droit d’ouvrir la bouche et ses « sauveurs » sont d’une éducation tout à fait remarquable !

Un policier me propose quand même aimablement de me conduire audit Tribunal. Je lui dit que je n’ai rien contre lui personnellement mais que je serais incapable de croiser à nouveau ces gens. Je lui ai dit que j’étais inquiète pour la santé de Fiona et que je trouvais inadmissible qu’on ne me dise rien.

Nous sommes descendus chacun par un ascenseur différent et je me suis rendue à pied au Tribunal de la Jeunesse. J’ai voulu avertir mon mari et ma fille qu’ils devaient me rejoindre là-bas mais mon GSM est tombé en panne de batterie. J’ai donc espéré qu’ils y arriveraient de leur propre chef.

Retour au début      Ambiance_au_tribunal_de_la_jeunesse

 

 


L'ambiance chaleureuse du Tribunal de la Jeunesse

Arrivée au 34-36 boulevard de la Sauvenière et ne voyant pas arriver ma famille, je me suis rendue au 6e étage. J’aperçois un groupe de policiers et me dirige vers eux pour me renseigner. Je ne reconnais pas directement le « sympathique » qui me signale que je dois aller sur la droite et attendre dans la salle d’attente. Je m’y dirige donc et ce faisant, je passe devant la porte ouverte du greffier qui m’interpelle et me demande d’entrer. Ne connaissant pas les usages de l’endroit, je m’apprête à le rejoindre quand un « mal embouché en uniforme » dans le groupe des policiers m’en empêche et me crie à la figure et à plusieurs reprises : DANS LA SALLE D’ATTENTE ! ». Il était manifestement très fier de sa grande performance : à lui tout seul, il avait terrassé l’horrible dragon ! Je n’ai pas insisté et avoue l’avoir classé immédiatement dans les « fêlés patentés particulièrement dangereux pour les autres et irrécupérables de surcroît » donc, à ne surtout pas fréquenter.

Le pauvre greffier, qui n’avait sans doute rien d’autre à faire, est venu me retrouver dans la salle d’attente afin d’obtenir les renseignements qui lui étaient nécessaires. Nous avons discuté quelques minutes, il m’a recommandé de descendre voir si mon mari n’était pas arrivé et m’a aimablement avertie que l’attente serait certainement très longue. Le premier individu qui ne mentait pas depuis midi, cela faisait du bien.

Une jeune femme, avocat de garde, dont j’ignore le nom est venue me parler bien longtemps après et voulait quelques précisions sur Fiona et sur ses antécédents. Je lui ai fait rapidement le topo et lui ai exprimé mes inquiétudes pour la suite des événements quant à la santé de Fiona.

Suite à ses malaises, le 13 septembre dernier, elle a passé un EEG à la Citadelle et les résultats de l’examen ne satisfont pas son neurologue, le Pr M... qui la suit. Donc, elle est attendue le lundi 23 septembre à 8h30’, à la Citadelle, pour une hospitalisation de 24h. Ayant encore sur moi les cartes de rendez-vous, j’ai pu démontrer mes dires.

Ensuite, mon mari, Maureen et mon amie sont arrivés. J’ai calmé mon mari tout en lui disant que ne ne savais rien de plus.

Retour au début      Face_au_juge_a_la_coiffure_en_choucroute

 

 


Face au juge à la coiffure en choucroute

Puis, j’ai été auditionnée par le juge qui m’apprend que mon mari serait le nouveau « Dutroux » du moment (le juge n’a évidemment pas eu la maladresse de l’expliciter verbalement comme ça, mais c’est le sentiment profond que j’en ai ressenti). Je lui fais remarquer que si c’était le cas, Fiona, n’aurait jamais pu conserver la même attitude et le même comportement vis-à-vis de son père. Le juge me dit que par « amour filial », elle aurait pu faire semblant, qu’il voyant ça régulièrement. Je lui ai fait remarquer que je ne parlais pas d’apparence mais de personnalité et qu’une atteinte quelconque à son intégrité propre l’aurait automatiquement empêchée de continuer à communiquer tout à fait normalement avec son père. Cela ne se commande pas, c’est instinctif. Il m’a posé des questions au sujet de son état dépressif antérieur, des motifs éventuels. Je lui ai parlé d’une histoire qu’elle m’a confiée il y a 3 mois : une affaire remontant à environ 2 ans, qu’elle qualifiait de viol et qui l’avait fortement ébranlée. Elle avait un petit ami d’au moins 18 ans (avait son permis de conduire), il se sont vus régulièrement pendant quelques temps et ensuite il aurait poussé le bouchon un peu trop loin pour elle. Je lui avais fait remarquer qu’en l’occurrence, puisqu’elle était montée dans la voiture d’elle-même, il s’agissait plutôt d’un abus de confiance de la part du garçon, que si elle avait le droit de lui en vouloir pour cet abus de confiance elle n’avait pas le droit de porter une accusation aussi terrible à l’endroit de ce garçon. Elle m’avait d'ailleurs affirmé également que ce garçon avait essayé de la revoir.

Le juge avait l’air étonné que Fiona m’ait parlé de ses problèmes. Il était apparemment étonné que nous communiquions tout à fait naturellement avec nos filles comme des gens civilisés. Moi, je ne vois pas où est le problème.

Il avait aussi l’air très étonné que nos filles connaissent les « mystères de la vie » depuis plus de 15 jours et par nos soins. Désolée, mais il y a des mots qui m’ont toujours fait fuir, par exemple tabous, traditions…

Ensuite, mon mari a été auditionné pendant que je discutais, dans la salle d’attente, avec mon amie et Maureen : j’ai pu leur dire enfin de quoi il s’agissait tout incroyable que cela fût.

Retour au début     Fin_du_1er_round

 


Fin du Premier round

Ensuite, Stefan est revenu tout défait. On le serait à moins et nous avons pu quitter le Tribunal. Lorsque nous sommes rentrés à la maison, le soir, j’ai contacté mon chef, à son domicile, pour l’avertir que Fiona avait de gros ennuis et que je devrais m’absenter le lendemain également : Maureen était à bout de nerfs et son père sur le point de péter une case.

Stefan et moi sommes ensuite allés voir notre médecin, nous lui avons expliqué la situation. Il a mis aussi bien Stefan que Maureen sous tranquillisants et nous a promis de vérifier lundi matin que Fiona serait bien conduite à la Citadelle pour l’hospitalisation prévue.

Nous sommes rentrés et avons terminé la soirée avec un ami qui est venu nous soutenir. La seule chose certaine, c’est qu’après tout cela, Fiona qui était déjà tellement introvertie sera détruite. Elle ne comprend rien. Elle communique avec sa sœur et elle lui a dit que les Beaux-Arts et le Théâtre, elle n’en voulait plus. Cette fois, ce ne sera pas un psychologue qui devra la suivre mais carrément un psychiatre.

Mais une chose est sûre : ceux qui lui ont fait ça rendront gorge un jour.

Retour au début     La_version_de_fiona    Retour en haut_de_page

 


La version de Fiona

Ceci est le texte que Fiona a réussi à nous faire passer en onze pages d'écriture serrée, évoquant non seulement son rapt, mais son placement dans diverses institutions, dont une maison de fous. Nous reviendront souvent sur ce texte, non expurgé, mais parfois émaillé de certaines notes destinées à expliquer ses réactions. Les services incriminés (ceux, "officieux" dont je ne citerai pas le nom exact, ceux "officiels", que je n'hésiterai pas à citer, mais les noms des intervenants seront obligatoirement changés) crieront au mensonge. Mais je m'en fous. Son récit se recoupe admirablement avec le mien, et celui de sa mère. Et quoi qu'en disent ces imbéciles, la chose nous est tombée dessus avec une telle violence qu'on n'a pas eu le temps matériel de se concerter. Fiona dit la vérité, et nous pouvons le prouver. Comme le récit de Carmen, celui-ci sera subdivisé en sous-sections avec hyperliens. Je tiens à dire et à répéter ici que je me suis borné a changer les noms et corriger quelques fôtes d'orthographe. Fiona écrit réellement comme ça : elle a baigné dans un milieu qui, par la force des choses, disposait d'une certaine richesse au niveau du vocabulaire. Elle aime écrire et a même remporté un prix. Sa façon d'écrire n'est donc pas exactement ce qu'on attend d'une fille de cet âge, mais elle est authentique, sans que, quoiqu'en disent certains juristes de mauvaise foi, nous l'ayons influencé d'aucune sorte, sauf peut-être par l'éducation qu'elle avait déjà au départ.

 

Un_mystérieux_coup_de_GSM

Bouh ! méchant_le_papa!

Tentatives_d'évasion

Fiona_traitée_comme_une_criminelle

Juge_choucroute,_troisième_service

Retour en haut_de_page

 


Un mystérieux coup de GSM

Jeudi 19/9 : il est 9.50h. Je quitte le cours de français et me rends au Secrétariat pour demander un pansement à cause d'une brûlure de cigarette faite la veille au soir par un type qui ne regarde pas où il marche (NDA : cette version est fortement contestée par les médecins et la police : "on" aurait littéralement écrasé volontairement  une cigarette sur le bras de Fiona)

 9.55h : je suis dans la cour de l'école pour me rendre au cours d'anglais lorsque mon GSM se met à vibrer. A l'écran, c'est un numéro inconnu. Je réponds et c'est une dame qui se présente comme une assistante sociale du Secours des jeunes et elle me dit que je dois venir directement et qu'elle a prévenu le Proviseur. Moi je ne pose pas de questions et raccroche. Quand j'entre dans le hall, un éducateur de l'école me dit d'aller voir le proviseur, que celui-ci m'attend. Je ne pige rien mais j'y vais quand même. Je n'ai même pas le temps d'arriver devant la porte que  Monsieur le Proviseur sort de son bureau et me dit : "Fiona ? Entre, je t'attendais." Je le suis et il me demande son journal de classe puis me dit : "Je te signe une autorisation de sortie et tu la montre à l'éducateur en bas qui te fera sortir sans attendre. Tu vas au Secours des Jeunes, rue R... où une dame t'attend pour 10.00h". Il me rend mon journal et je descends au rez-de-chaussée pour trouver l'éducateur. Je lui montre mon autorisation de sortie et il me dit : "Ah, c'est toi Fiona? Tu en auras pour combien de temps?" Je n'en ai aucune idée et je lui fais savoir. Il écrit mon nom, prénom, la date et l'heure de la sortie. Je sors.
10.05h : je trouve le Secours des jeunes et en me dirigeant vers la salle d'attente une dame m'appelle et me fait entrer dans son bureau. C'est Madame Gnigno, celle qui m'avait appelée sur mon GSM. Une autre dame entre dans la pièce, Madame LAFEVE, juriste. Elles me demande de les suivre jusqu'au SAJ. J'ignorais totalement la signification de ces initiales, mais j'y vais quand même.

Retour au début      Bouh ! méchant_le_papa!

 


Bouh ! Méchant, le papa !

10.20h : On arrive au SAJ, dans une salle d'attente où personne ne me dit quoi que ce soit.

10.30h : Une dame vient nous chercher (Mme LEMAITRE) et me demande ce qui m'amène ici. Je lui réponds simplement ; "Ce sont ces deux dames qui m'ont conduite ici." Là-dessus elle me demande quels sont mes problèmes. Je n'ai pas le temps de répondre que GNIGNO prend la parole et dit : "Si je puis me permettre, je vais relater les faits moi-même parce que Fiona a l'air quelque peu effrayée de ce qui lui arrive." Moi ? Effrayée ? Je ne pige rien à ce qui se passe mais elles n'ont pas l'air de tueuses en série alors pourquoi effrayée ? GNIGNO commence par dire :  "Il y a deux jours, l'ami de Fiona est venu faire des déclarations auprès de nous en accusant son père de maltraitance et d'inceste. Hier Fiona est revenue, accompagnée de ce jeune homme (NDA : mensonge énorme:  Fiona ne  savait même pas où se trouvait le "Secours" des Jeunes.) Ensuite, elle raconte une histoire de dingues où mon père serait un dangereux sadique et un père qui viole sa fille depuis l'âge de huit ans (NDA : c'est les gynécologues et les pédiâtres qui ont suivi Fiona lors de sa puberté précoce[9 ans et demi] qui vont être contents d'être traîtés d'incapables !) puis elle met en cause d'autres personnes sans citer de noms . LEMAÎTRE prend note de tout le discours de GNIGNO tandis que LAFEVE, qui était sortie en pleine conversation, revient avec une boîte de premiers soins. "Remonte ta manche", me dit-elle. Je lui demande pourquoi. "Ben ! Il faut bien qu'on te soigne !" Je remonte ma manche et toutes les trois regardent avec curiosité la cloque de la brûlure. LAFEVE m'applique de la pommade et un pansement.

Je suis en rage : on m'annonce que mon père est un cinglé notoire, qu'une certaine Madame GALETTE envisage sérieusement et pour le jour même un placement hors milieu familial, et en plus il faudrait que je leur donne mon adresse ? Il en est hors de question. Elles me disent que de toute façon, elles la trouveront dans le bottin. Hé ben qu'elles cherchent, s'il trouvent, je leur paie des chiques (NDA : je suis particulièrement difficile à trouver dans l'annuaire. Je sais, par ma visite chez le proviseur, qu'elles ont dû se résoudre à téléphoner au Secrétariat de l'école.) LEMAITRE nous dit d'attendre dans la salle d'attente et dix minutes plus tard nous dit de retourner dans la rue X... pour aller manger. Je n'en reviens pas : il est 12.30h !

     Retour au début     Tentatives_d'évasion

 


Tentatives d'évasion

Sur le chemin, on arrive au coin de la Galerie qui donne sur la place Cathédrale et la place Saint-Paul. A vingt mètres devant moi, j'aperçois ma sœur et une amie. Je m'élance vers elles pour me tirer avec elles, mais GNIGNO me rattrape et me fait attendre dans la Galerie. Arrivée au Secours des jeunes, LAFEVE m'annonce que ma sœur est passée la voir et qu'elle avait l'air très énervée (en effet, Maureen m'avait téléphoné un peu avant et je ne lui avais rien dit pour ne pas l'inquiéter). Nous sommes restées plus ou moins 1/2h là-bas puis on est repartis au SAJ. Là-bas, on m'annonce que je vais passer au Parquet du Tribunal de la Jeunesse alors je demande à voir le fameux dossier. LAFEVE me dit qu'elle l'a oublié rue R... et qu'elle doit en faire des photocopies. Alors elle part pour aller la chercher. Il ne reste plus que moi et GNIGNO dans la salle d'attente. Pendant qu'on nous faisait patienter, je recevais des tas de SMS de Maureen qui s'inquiétait de plus en plus  et des coups de fil de mon père auxquels je ne répondais pas de peur de le mettre en danger. Pour finir, le dossier arrive enfin et je le lis avec une vitesse VV'. Nous étions dans une pièce isolée et je commence à piquer une crise de nerfs en hurlant que tout ce qui était dans ce dossier n'était que pur mensonge. Alors GNIGNO me dit que si c'était vraiment le cas, je peux partir mais je dois attendre encore un peu dans la salle d'attente. 5 minutes après, mon père me sonne et cette fois-ci je réponds, le croyant parfaitement hors de danger. Il était hors de lui, complètement paniqué. Je lui explique brièvement où je suis et que les personnes du SAJ se sont plantées. Ca le rassurait un peu : au moins, il savait où j'étais. Il me donne rendez-vous place Saint-Paul  et je lui dis que j'arrive.

Dès qu'ils raccrochent, je prends mon sac et cours vers les ascenseurs. Là, LAFEVE m'empoigne le bras et me barre le passage. Moi je me libère et la repousse le plus loin possible. J'ouvre la porte et me retrouve devant les ascenseurs. Par chance, l'un d'eux était justement au bon étage. Au moment où j'appuie sur le bouton et que les portes se referment, une main vient se glisser entre elle et les portes s'ouvrent. Une dame que je n'avais pas encore vue bloquait les portes de l'ascenseur et il y avait bien cinq-six personnes en train d'admirer le spectacle, mais pas une pour m'aider.

 Retour au début     Fiona_traitée_comme_une_criminelle

 


Fiona traitée comme une criminelle

Pour finir, LAFEVE m'annonce que ma mère est arrivée depuis un petit temps et qu'elle m'attend. Moi je n'en crois pas un mot mais ils insistent tous. Voyant bien qu'il n'y avait aucune issue, je les accompagne hors des ascenseurs. Il y avait une personne postée devant chaque issue de secours. Là, on me ramène dans la petite pièce en compagnie de GNIGNO. Un quart d'heure après, je vois LEMAITRE accompagnée de trois flics. Je me dis : ça y est, je suis sauvée (NDA: cela peut se comprendre : j'avais menacé ces guignols de l'intervention de la police), mais LEMAITRE m'annonce que c'est mon escorte jusqu'au Parquet. Je sors alors de la pièce accompagnée de ces trois idiots et j'aperçois ma mère devant la porte qui conduit aux ascenseurs. Je veux courir la rejoindre mais on me retient et on me dit : "Pas un mot!" On passe tous les quatre devant ma mère qui nous précède et se dirige vers les ascenseurs. Là, LEMAITRE arrive et interdit à ma mère de nous suivre. Ma mère n'étant pas d'accord et voulant me reprendre, elle dit que serait plus simple si on voyait aussi mon père, mais ça aussi nous est refusé. Deux flics m'empoignent et me dirigent vers la sortie de secours tandis qu'un troisième reste avec ma mère pour s'assurer qu'elle ne nous suive pas. En bas, une voiture de flics nous attendait et nous nous sommes dirigés vers le Parquet. Au Parquet, j'ai dû attendre au Corps de Garde avec GNIGNO et LAFEVE. Attendre quoi, je n'en avait aucune idée. Puis au bout d'un long moment, une jeune femme s'est présentée à moi comme étant mon avocate commise d'office. Je ne voulais pas en entendre parler mais je suis quand même allée à l'entretien.

 Retour au début     Juge_choucroute,_troisième_service

 


Juge choucroute, troisième service !

Elle (l'avocate) m'a demandé de raconter "ma petite histoire" et je lui ai dit que c'étaient des mensonges et que tout le monde se plantait en beauté ! Elle m'a demandé ce que je dirai devant le juge et je lui ai répondit "J'ai menti (???), tout ça c'est des salades".  Elle m'a demandé le prétexte, mais je n'en avait aucun.
Vers 17.30h, on est passé devant le juge, je lui ai dit que j'ai raconté n'importe quoi et qu'un placement ne convenait ni à moi, ni à mes parents. Plus ou moins trois-quart d'heure après, le juge m'annonce que mon père était d'accord pour un placement (NDA : notez le côté faux-cul du juge Plâtrier : il m'avait présenté ce placement comme une décision qu'il avait prise et qui était irrévocable. A aucun moment, il n'avait laissé entendre que j'avais la possibilité de refuser, ni même demandé mon accord. Sur ma déposition j'ai d'ailleurs mis noir sur blanc que  sa décision était une "erreur". Ce "magistrat" est vraiment la honte de sa profession, mais à la différence d'un juge d'instruction, le désavouer est presque impossible, alors qu'il a délibérément profité de mon ignorance en matière d'arcanes judiciaires) qui prendrait effet le aujourd'hui pour une durée de quatorze jours. On retourne à nouveau au Corps de Garde , on me fait attendre dix minutes et on me fait signer un papier pour mon placement (si à ce moment-là j'avais su que je n'étais pas obligée de signer, jamais je ne l'aurais fait !) (NDA : tel père, telle fille !) Un flic s'approche de moi et me jure que là où je serai, je serai bien, mais moi, je m'en fiche  éperdûment.  Alors, lui et les deux autres flics m'emmènent à destination de mon placement : "L'auberges des Marches", rue sous-les-Marches à V...

 Retour au début    Conclusion    Retour en haut_de_page

 


Conclusion en forme de résumé

  Des trois versions, la plus courte (et la moins intéressante) est la mienne. Je suis arrivé alors que le drame était consommé. Plus intéressante est la version de mon épouse, corroborée, et pas qu'un peu, par celle de Fiona.

De toute cela il ressort que :

La question est de savoir POURQUOI ? Pourquoi Fiona, et surtout, pourquoi une telle frénésie ? Les explications sont nombreuses, les buts plus ou moins avouables. Mais une chose est certaine : c'est que notre famille a été victime de ceux qui profitent sans vergogne de l'indignation (justifiée) et de la psychose (parfois exagérée) suscitées par la terrible affaire Dutroux

Retour en haut_de_page      Retour au sommaire