L'affaire Dutroux, ceux qui en souffrent et ceux qui en profitent

Un de mes amis, qui a quitté sans regrets la Belgique, l'appelle dédaigneusement "Dutrouxland". Je n'étais pas d'accord avec lui : je trouvais cette expression cruelle pour les familles Russo et Lejeune, les parents d'Ann et Eefje, et d'autres victimes de pédophiles, connus ou inconnus. Je suis intimement persuadé que les familles précitées auraient, de loin, préféré continuer à vivre une existence normale, à l'abri des médias, et continuer à voir grandir tranquillement leurs enfants si tragiquement disparus.

Pourtant, quelque part, il n'a pas tort : appeler la Belgique "Dutrouxland" ne doit pas être considéré comme une insulte pour les gens qui y vivent, mais définit parfaitement l'attitude de certaines personnes : après la mise à jour de la tragique affaire, combien de sinistre canulards et tragiques malentendus ont surgi...  (jeune filles enlevées, "droguées" retrouvées sur un banc en Allemagne, "témoins" passés à tabac dans un parking d'autoroute, "témoins" X,Y Z et compagnie)... Médias et politiques se sont soudain trouvés dépassés par les évènements. Cela ne dérangeait pas spécialement les médias, mais les politiques...

Les politiques ont réagi comme à leur habitude, tous partis confondus. Ils ont créé des départements, des services sociaux spéciaux, mais, mis à part "Child Focus" (du moins je l'espère), selon la méthode habituelle du "clientélisme politique". Des associations noyautées part des syndicats ont vu le jour, on a eu droit un beau show médiatique (Commission Dutroux) grâce auxquels beaucoup se sont fait connaître.Une véritable psychose était née : tel brave homme, amoureux de la photographie, a voulu immortaliser sur pellicule la sortie d'une école. Il en a pris pour son grade. Un enfant est perdu, appelle sa mère. On veut lui venir en aide, et c'est tout juste si on ne se retrouve pas derrière les barreaux ! Outre ces réactions épidermiques, voilà qu'on change de gouvernement. Cela ne change rien aux structures préexistantes, en dépit d'une réforme de police bricolée à la hâte et au fonctionnement incertain. J'ai tendance à dire, à, l'instar d'une star du rock "voilà le nouveau patron, pareil que l'ancien". La grande mobilisation de la Marche Blanche n'a guère changé les mentalités politiques, judiciaires et administratives. Leurs orientation a simplement changé : une affaire de pédophilie découverte, il n'y a rien de tel pour recevoir honneurs, célébrité et passer à la télé. Cela peut relancer une carrière, monter dans la hiérarchie de son département respectif. La triste affaire Sainte-Ode et la mystérieuse affaire du Collège Saint-Joseph à Bruxelles a réussi à faire monter la pâte juste au moment où elle retombait.

 

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L'Instruction

Liège_et_Neufchâteau : pas_le_grand_amour

Judiciaire_et_politique_en_matière_de_ jeunesse: perméabilité ou osmose ???

Le_fabuleux_destin_de_madame_Gnigno

 

 


Le Protectionnel

Comme je l'ai expliqué dans le bref résumé de notre situation actuelle, une affaire d'abus ou de violence exagérée sur un mineur ne se traite pas judiciairement de la même façon. L'intention du législateur, louable en soi, était, tout en respectant le droit de la personne soupçonnée d'être présumée innocente jusqu'à preuve du contraire, était de soustraire le mineur à l'influence (peut-être néfaste) de la personne incriminée. Mieux valait prévenir que guérir. C'est ce qu'on appelle "Le Protectionnel". C'est le Tribunal de la Jeunesse qui est chargé de soustraire le mineur aux "pressions", "violences éventuelles", (dans mon cas, ce fut le "juge" Plâtrier qui,  je l'espère n'est pas un représentant typique de cette magistrature : si c'était le cas, je conseillerais vivement à toute personne en âge de procréer de quitter l'arrondissement de Liège en quatrième vitesse.)

Selon mon second défenseur, le juge aurait dû prendre comme première option l'éloignement de la personne soupçonnée et le maintien de la victime éventuelle dans le milieu familial, afin d'éviter au mineur une "victimisation secondaire" (être en plus, en étant innocent, placée dans un centre quelconque avec des enfants souffrant de divers troubles de personnalité). Ce ne fut pas la décision prise par ce triste sire. Peut-être avait-il le front de soupçonner mon épouse (qui avait perdu trois enfants dans des circonstances dramatiques), d'être sinon ma complice, du moins le témoin passif de mes maltraitances. Je dois vous avouer une chose : la meilleure preuve de mon innocence, c'est que je suis encore vivant. J'aurais fait le dixième de ce que cet affreux dossier raconte que ma charmante Carmen n'aurait pas perdu son temps à des arguties juridique, mais se serait vraisemblablement retrouvée en Cours d'Assises...

Une fois la chose jugée, la victime est placée dans un centre semi-ouvert pour une période de une à trois semaines, sous l'égide du fameux SAJ (Service d'Aide à la Jeunesse) dont nous aurons l'occasion de reparler (et pas en bien). Il s'agit donc d'une mesure à très court terme. Dans le cas d'éloignement plus prolongé, toujours dans le cadre du Protectionnel, c'est un organisme avec plus de pouvoir, le SPJ (Service de Protection judiciaire, qui entre en jeu). Il est à remarquer que tous ces services sont sous l'égide de la Communauté Française.

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L'Instruction

L'autre partie, l'Instruction proprement dite, est plus classique : la police est fédérale et, comme toute affaire pénale, il y a un Juge d'Instruction. Ici, j'hésite à me montrer plus disert, car l'Instruction est secrète. Tout ce que je puis affirmer dans mon cas, c'est que, depuis cinq mois, je n'ai été l'objet ni d'un mandat d'arrêt, ni d'une injonction du Juge d'Instruction d'approcher ma fille (sous peine de me retrouver derrière les barreaux). Les seuls interdits qui me frappent sont du ressort du Protectionnel (si je me permets ces précisions, c'est que mon avocat en a fait état en public ; je suppose donc que je peux mentionner ces petits faits.)

Théoriquement, ces deux composantes ont des rôles bien définis : le Protectionnel ne va pas embêter l'enfant par des questions qui relèvent de l'Instruction et l'Instruction, hélàs, ne peut se mêler de ce que fait le Protectionnel (c'est du moins ce que le Commissaire de la PJ m'a fait savoir). Si l'Instruction reste bien campée sur ses frontières, il n'en va pas de même du Protectionnel, qui, parfois, souvent, même, s'amuse à jouer les Inspecteurs Derrick ou Colombo, comme la suite le démontrera.

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Liège et Neufchâteau : pas le grand amour

Si on met à part l'affaire du Collège, il n'y en a que pour Neufchâteau ! Comme s'ils y pouvaient quelque chose ! Et la rivalité Liège-Neufchâteau est connue depuis avant les tragiques évènement de 1996 : souvenons-nous de l'affaire Cools...

Ce serait le pied si on pouvait trouver une affaire du même style ailleurs qu'à Neufchâteau. Dans la région liégeoise. Et voilà qu'un brave jeune homme, cultivé, étudiant étranger (à 27 piges ? Et pas en médecine? Enfin, soit !), pousse la porte du "Secours" des Jeunes et raconte une histoire à dresser les cheveux sur la tête de Dutroux lui-même ! On ne va pas perdre de temps. Sans la moindre considération pour les motivations du délateur, sans la moindre vérification, on enlève une jeune fille à son milieu scolaire, on lui attribue les paroles du délateur, et exerce une pression terrible à laquelle elle finit pat céder partiellement, et zoup ! Elle est enlevée, mise dans un centre, enfermée chez les fous, sans que ni le juge d'instruction, ni nous-mêmes, ne puissions faire grand chose. Tout ceci étant du ressort du Service de la Jeunesse, qui, à la différence des autres services de la Communauté, semble jouir de privilèges et d'un manque de contrôle étonnants. Entre autres, un Juge de la Jeunesse est extrêmement difficile à récuser, même si des faits matériels et une attitude inacceptable prouve de manière quasi irréfutable son absence totale d'impartialité. Un juge d'Instruction, lui, a intérêt à ne pas trop aimer les spaghettis, comme chacun le sait.

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Judiciaire et politique en matière de Jeunesse : imperméabilité ou osmose ?

J'ignore ce qui se passe en matière pénale, mais dans les divers services de Protection de la Jeunesse, on ne peut pas vraiment parler d'imperméabilité. Le sympathique Juge Plâtrier à la choucroute triomphante est, parait-il, un homme de gauche convaincu (sa dégaine me fait plutôt penser à celle d'un émigré de la révolution française, mais soit ! ) Ce qui est plus intéressant, et que nous avons appris après une enquête approfondie, c'est que l'épouse dudit Plâtrier n'est autre que l'ancienne Présidente du "Secours"des Jeunes. Voilà qui, dans n'importe quel cas, enlèverait beaucoup de sa crédibilité (cette même femme navigue actuellement sur d'autres eaux politiques, mais cela ne nous regarde pas), car il est difficile au magistrat choucroute de discréditer les "anciennes amies" de sa femme, ça la foutrait mal. Conclusion: il a pris un jugement, on a fait appel, l'appel a été partiellement rejeté, nous introduirons un nouveau recours ... devant le même "juge" à la coiffure en choucroute !  J'ai par ailleurs découvert que la gauche, au sens large, noyaute d'ailleurs largement les divers services de Protection de la Jeunesse, et que le système de protection et de parapluie fonctionne de manière sinon efficace, du moins implacable.

Une incidente en passant : moi aussi, je suis de gauche, j'ai même une carte du Parti qui le représente, mais je crois franchement, à voir les personnages que je rencontre, qui sont censées partager mes convictions, et que je les vois agir d'une manière digne de Staline, je vais changer de veste illico.

En effet, contre la volonté de Fiona, c'est cette asbl qui a demandé qu'on ouvre une insruction à mon endroit. Ce qui fut vite accepté par Moumoutte, pour les raisons que l'on sait. Fiona n'a pas porté plainte contre moi. Quant à son avocate, désignée pro-deo, elle est plus incline à défendre les intérêts du Service d'Aide à la Jeunesse et du Service de Protection Judiciaire qu'à défendre sa pauvre petite cliente, esseulée, se demandant si, dans le cas où elle désavouerait son avocate actuelle, elle ne tomberait pas sur pire encore.

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Le fabuleux destin de Madame Gnigno

 

Peut-être devrai-je cesser de donner un faux nom à la personne qui a ramené de force Fiona au SAJ. Après tout, cela ne lui a pas trop mal réussi. Selon nos sources, cette assistante sociale aux muscles d'acier et à la cervelle rapide (le dénonciateur dit la vérité), tellement sûre de son bon droit qu'elle a carrément confisqué la parole à Fiona s'est vu félicitée et a même reçu une promotion. Félicitation à elle.

Quand je vous disais que l'affaire Dutroux, il y en a qui en profitent, insultant de la sorte la mémoire des petites victimes et leurs parents ?

Toutefois, Le "Secours" des Jeunes n'aurait pas réussi à mettre la main sur Fiona si elle n'avait pas bénéficié d'une complicité autre que celle du "petit ami" de Fiona. Une complicité officielle et apparemment au-dessus de tout soupçon : l'école

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