La procédure d'appel et ses conséquences

Pendant que Fiona subissait les maltraitances de Cambrousse, nous avions fait appel à la décision du Juge Plâtrier. Comme dit plus haut, l'exécution du jugement au niveau du Protectionnel est confiée à un organisme dépendant de la Communauté française, le SPJ. Nous avons été convoqués à plusieurs reprises, tout au long de ce difficile parcours, à cet organisme dont je ne sais trop quoi penser : ils ont hérité d'un cas particulièrement complexe. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils l'ont mal géré. Pourquoi ? Etaient-ils dépassés ou subissaient-ils des pressions extérieures? A voir comme le dossier évolue actuellement, je serais enclin à privilégier cette seconde solution. Toujours est-il que nos relations avec cet organismes ont toujours été, et sont toujours basées, sur de l'irrationnel, pas des faits. C'est avant tout un organisme "social", avec ce que cela implique... Paradoxalement un manque total d'humanité, des décisions basées sur des idées préconçues, et une volonté manifeste de ne JAMAIS reconnaître ses erreurs. Je le dis de suite : la procédure d'appel qui fut pour moi la plus cruelle des déceptions. Il y en eut d'autres, qui seront évoquées ici, de même que les fêtes de fin d'années les plus affreuses qu'une famille ait subi. Qu'on ne me parle plus de "Miracle de Noël". Quelques nouveaux personnages hauts en couleurs vont faire leur apparition : entre autres une vieille "espionne" à la langue de vipère et un "psychiatre" que j'appellerai sans complexe le docteur "Mabuse", qui, à mon avis, devrait consulter un confrère d'urgence.

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lPremière rencontre avec le SPJ

  Première audience de la Cour d'Appel (10.12.2002)

 Vendredi 13, le moment de "vérité"

 Quelques SMS de Fiona

 Deuxième audience de la Cour d'Appel (19.12.2002)

L'étrange affaire de la veille de Noël

 Papa est vraiment très,très vilain!

 Khaled ? On s'en fout !

La troisième audience et le réquisitoire

Jugement par anticipation

Conclusion

 


 

Première rencontre avec le SPJ

Le SPJ (Service de Protection Judiciaire) est chargé des modalités précises du Jugement du Tribunal de la Jeunesse. Ce qui est intéressant dans leur correspondance,  c'est que toute information commence par "LE DIRECTEUR DECIDE!" C'est donc le Directeur (avec un grand grand D) qui a tous pouvoirs sur le pauvre jeune qui lui est confié. A lire la correspondance de bout en bout, on dirait que ce Directeur (civil, fonctionnaire de la Communauté française, nommé, pas élu, politiquement engagé) a un pouvoir souverain sur l'exécution desdites modalités! Et on me dira encore que nous vivons dans un Etat démocratique! Personnellement, si j'étais investi d'un tel pouvoir, j'aurais des insomnies: si je fais la moindre gaffe, il est hors de doute que c'est moi qui écoperais à la place du magistrat qui serait à l'origine de ma décision "souveraine".

Ce ne devait pas encore être le cas du Directeur du SPJ de Liège lorsque je le rencontrai pour la première fois et auquel je donnerai le nom rafraîchissant de RICARD. Ce fut le 9.12.2002, avec notre nouvel avocat. Il y avait déjà un petit temps que Fiona "subissait" les affres du "Bosquet". Elle était présente, flanquée de deux infirmières, l'une, qui était connue que pour avoir un mot à la bouche: "Au cabanon!", et une autre, maigre et sèche, pleines de tics, plus vieille que son âge, tout droit sortie d'une nouvelle de Jean Ray, qui avait pris son service au moment même de l'entrée de Fiona (et qui quittera le service à la fin de la procédure d'appel, bizarre, non?). Lorsque je vis celle-ci pour la première fois après tant de jours, l'aspect que ma pauvre enfant avait pris m'emplit d'une fureur que j'eus toutes les peines du monde à combattre; son regard d'ordinaire si calme et si intelligent était devenu vide et morne. Elle avait épaissi de partout, comme si on lui avait mis une camisole de mauvaise graisse et d'eau trouble. Maureen avait tenu à nous accompagner. Elle ne fit aucun commentaire, mais son regard empli de détresse en disait long. Notre déesse guerrière transformée en mouton! Ne parlons pas de sa fantoche d'avocate, présente sans dossier, sans bloc, sans rien, et qui ne pipera pas un mot de toute la séance, ce qui ne l'empêchera pas de rédiger (d'elle-même ou sous la dictée), des conclusions absolument délirantes concluant sur ma culpabilité probable et notre désir d'agrandit un sentiment de culpabilité déjà existant (tiens donc?) chez Fiona.

Ce cher Alain Bouvier, le "professionnel" de la gaffe, était présent aussi. Il expliquait que l'attitude de Fiona était devenue telle qu'elle "représentait un danger pour elle-même et pour les autres" (surtout pour les "pissicologues" rancuniers) et que, suite à cette décision, le Directeur a décidé de la mettre dans un centre psychiâtrique. Pourquoi Cambrousse ? Pas de place plus près, me répond Ricard : on avait songé au département psy de l'hôpital CHR dit de la "Citadelle", mais il n'y avait plus de place. Nous avons appris deux jours plus tard, par un contact haut placé dans l'organigramme du CHR, que le Département psychiatrique, dirigé par un psychiâtre (un vrai), le Dr P....., avait déjà réservé une place pour Fiona, mais le CHR ne psychiâtrise pas n'importe qui n'importe comment : la simple assertion d'une psychologue décrivant Fiona comme "psychotique" ne suffisait pas. Un protocole précis était exigé dont j'ignore les détails, mais que le Directeur du SPJ n'avait visiblement pas le temps (ou l'envie?) de suivre. Nous avons vu plus haut qu'à Cambrousse, on était pas si regardant... Conclusion : ici aussi, mensonge!

J'ai demandé en quoi Fiona représentait un danger, et Bouvier de me parler de l' "auto-mutilation" au Parking Saint-Paul, et de sa prise exagérée de cachets (préparation pharmaceutique destinée à régulariser certaines fonctions du pancréas, une surdose provoquant, comme je l'ai dit plus haut, que de brefs symptômes de diabète, comme chez certaines femmes enceintes). Quant au danger pour les autres,... là, Bouvier est nettement plus évasif, parlant d'agressivité vis-à-vis de ses co-pensionnaires. L'avocate de Fiona restant de marbre, c'est le mien qui demande : "Que voudrais-tu vraiment, Fiona ? Aller vivre dans un "kot" (studio d'étudiants pour les non-Belges)? Retourner chez tes parents, ou quoi ?" D'une toute petite voix, Fiona commence par répondre : "Je voudrais que tout redevienne comme avant..." avant de se faire sèchement interrompre par la vieille sorcière pleine de tics, une infâme créature que je me bornerai à définir par ses initiales : MCB. Je ne veux pas perdre mon temps à chercher un faux nom pour cette ordure, et je pèse mes mots : "Pour le moment, Fiona est dans l'incapacité de faire un choix....". Du coup, c'est au tour de Maureen d'y aller de son coup de gueule : "Mais laissez-la parler; nom de Dieu ! C'est pas une débile !". Mais Fiona, abattue, épuisée et vraisemblablement droguée, ne dit plus rien. Je n'insiste pas : je demande combien de temps durerait la collocation de Fiona. "TROIS MOIS", me dit le Directeur d'un air détaché. Là, Maureen éclate en sanglots : "C'est foutu pour son école", dit-elle. "C'est foutu pour moi aussi..." Je déplore réellement cette situation : l'avenir de deux jeunes filles, qui s'annonçait prometteur, est gravement compromis. Bouvier, ou je sais plus qui d'autre s'exclame : "Allez-vous cessez de culpabiliser Fiona de la sorte ? Hors de moi, je réponds : "Ce n'est pas Fiona qui doit se sentir culpabilisée ici! Elle n'a rien fait. Elle n'a rien dit. C'est VOUS! VOUS qui la sequestrez depuis des mois! C'est VOUS qui la harcelez, la bourrez de médicaments. Souvenez-vous comment elle était quand vous nous l'avez arrachée. Souvenez-vous quelle belle fille pleine de vie c'était, et regardez-la! Regardez-la MAINTENANT. Avec toutes vos conneries, VOUS EN AVEZ FAIT UN MONSTRE! " Tollé général parmi ceux du Protectionnel. Mon avocat reste de marbre, avec un petit sourire au coin des lèvres. Il attend la gaffe. Elle ne tarde pas à arriver et devinez d'où : d'Alain Bouvier, qui commence par dire : "J'écoute tout ça avec mon oreille", à quoi mon épouse répond du tac au tac: "Changer d'oreille, vous entendrez mieux..." Eclat de rire général. Puis deuxième gaffe : je ne me souviens plus comment, mais on en vient à parler des activités de Fiona. "Elle aide", me répond Bouvier. "Ainsi, elle s'occupe d'une petite fille de cinq ans, qui ne se laisse approcher par personne sauf par Fiona, qui l'habille, qui lui donne le bain..." Hé là ! Le sous-directeur d'une Centre de Premier Accueil accuse une de ses jeunes pensionnaires d'être dangereuse pour elle-même et pour les autres et laisse la même pensionnaire s'occuper d'une fragile petite jeune fille de cinq ans. On nage en plein délire. On baigne dans la contradiction la plus totale. Peu importe : le Directeur a décidé:

 Tout cela sur base d'un rapport de tentative de suicide qui n'en est pas une et d'une séance d'automutilation qui a tout l'air d'une agression !

P.S: Alain Bouvier aurait confié à l'avocate de Fiona que Carmen, ma femme, lui faisait peur!!! Vous comprendrez pourquoi je l'ai symbolisée en vampire lors du compte-rendu de son entretien avec ce cher éducateur. Personnellement, après plus de vingt années de mariage, j'ai éprouvé pour elle, beaucoup d'amour, énormément d'admiration, parfois de l'exaspération (on est complémentaire dans nos dissemblances), mais de la peur, jamais... Il est vrai qu'avec moi, elle n'a jamais dû jouer à la tigresse qui défend son petit...

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Première audience de la Cour d'Appel (12.12.2002)

Le jour de la première séance de la Cour d'Appel, la Belgique s'éveilla sous le verglas. Entre Cambrousse et Liège, il y a environ 140km. Les gens du Bosquet sont (seraient bloqués) dans leur Cambrousse et font savoir qu'il ne seront pas présents. Pourtant, l'avocate fantoche de Fiona est là, avec ses conclusions : Pour elle, Fiona doit rester au Bosquet (j'aimerais l'y voir comme pensionnaire, tiens ! Parmi les "tox", les infirmières matones et les savants fous...). Elle base son argumentation sur les rapports de Cécile Duchemin (dont on ne sait pas trop quoi penser, ou plutôt on ne le sait que trop bien...) et de la séance du 9.12. qui, selon cette idiote, démontre "que ce sentiment de culpabilité ressenti par Fiona au lieu d'être atténue par ses parents, est sans aucun doute ravivé lorsqu'ils la rencontrent". Toujours selon ses conclusions, Fiona aurait, je cite :"beaucoup de respect pour ses parents" (comment pourrait-on avoir du respect pour un père incestueux qui prostitue sa fille, je vous le demande ?) et que c'est ce respect qui la pousse à retourner chez nous. Or, Fiona a toujours dit : "Je veux rentrer chez moi", ce que cette avocate, est-ce par idiotie, par influence extérieure, par inexpérience ou par surdité partielle, a toujours traduit par "Il faut que je rentre chez moi". Elle termine ses conclusions en prétendant qu'il valait mieux attendre les conclusions du bilan établi par le médecin expert désigné par Plâtrier, ainsi que l'analyse du docteur Mabuse, chef de service au Bosquet (vous verrez plus loin ce qu'il convient de penser de ce savant fou!). Cette gamine de juriste, dont c'était la première affaire et qui, visiblement, n'a jamais eu d'enfants, soit s'est fait rouler dans la farine par les beaux parleurs de l'Auberge des Marches et du Bosquet, soit était d'avance tout à fait gagnée à leur cause. Or, la seule personne qui pouvait récuser cette caricature d'avocat n'était autre que Fiona elle-même, et il ne fallait surtout pas que cette proposition vînt de nous ou de notre avocat : techniquement, (c'est atroce de le dire), nous, les parents, étions considéré comme la partie adverse de ce processus judiciaire. Il fallait que Fiona révoque, de sa propre initiative, cette juriste qui, visiblement, n'a jamais représenté sa parole. Malheureusement, à ce moment, elle était trop sous l'influence d'une médication agressive pour prendre cette décision. Il va de soi que nous n'avons pas admis ces conclusions et que nous avons exigé un report de la séance, faute d'une procédure contradictoire. La Présidente de la Cour d'Appel fixa la date de la seconde cession au 19.12.2002

Retour en haut de page    Vendredi 13, le moment de "vérité"

 


Vendredi 13, le moment de "vérité" (13.12.2002)

Vous vous souviendrez sans doute que le 7 octobre, j'avais encouru une perquisition et on m'avait confisqué et mes ordinateurs, et celui de mes filles, empêchant par là-même la continuation de mes travaux en cours. Malgré cela, mon plus fidèle et 'immutable' ami n'a pas hésité à nous prêter son coûteux ordinateur portable, sur lequel nous branchons immédiatement notre imprimante-fax. C'est ainsi que nous avons été en mesure de communiquer toutes les nouvelles en quatrième vitesse par fax à notre avocat, ainsi qu'un dossier complet au Délégué Général des Droits de l'Enfants, y passant parfois des nuits entières.

Pendant que le Protectionnel, en citant notre avocat, "marchait sur la tête", l'Instruction suivait son cours, sous la houlette entre autres, d'un Commissaire Roland déterminé à en finir. Dans cette procédure, la personne soupçonnée (moi en l'occurrence) allait être appelée en dernier. Je n'étais pas sans savoir que j'avais autant de chances de me retrouver derrière les barreaux que de sortir libre, avec mon matériel. La caricature ci-après n'est pas très réaliste : je dois à la vérité de dire que l'entretien ne se déroula pas de cette façon. Dans un sens, j'aurais préféré, car j'en sortis libre, mais plein de désespoir. Tout d'abord, Roland me laissa parler du vrai début de cette histoire : les deuils successifs qui nous avaient frappés, les effets inévitables qu'ils eurent sur notre famille, et sur Fiona, puis soudain m'interrompit et prit la direction des opérations : il commença par me mettre sous le nez la seconde déposition de Fiona, celle qui était censée m'enfoncer (j'appris par la suite qu'il leur aurait tout de même fallu SEPT heures pour arriver à ce résultat). Il me mit sous le nez une liste manuscrite de personnes, certaines m'étant très proches (dont mon ami de tout à l'heure, ainsi que son frère cadet) et d'autres pêchées visiblement ça et là dans le carnet d'adresses de mes ordinateurs : citons un psychiatre réputé de la région Hainaut-Brabant Wallon, celui qui avait appelé Fiona au téléphone à l'Auberge des Marches, un très vieil ami qui avait quitté la Belgique pour la France depuis des années (celui qui appelle la Belgique "Dutrouxland"), un homme politique qui porte le même nom de famille que moi et auquel je serais en effet, vaguement apparenté, le producteur du film sur lequel je travaillais depuis trois ans avant que la tourmente ne nous frappe... Je crois n'avoir oublié personne... Je n'eux aucun mal a disculper toutes ces personnes qui ne furent pas inquiétées, mais tout de même ! A l'époque, j'ignorais les pressions que Fiona a subie aux Marches pour qu'elle en arrive à m'incriminer de la sorte (en exagérant "exprès" et le temps qui leur aura fallu pour arriver à ce résultat). J'étais atterré. Ma propre fille m'accusait réellement de ces choses affreuses. Roland continua en me donnant sa version de l' "agression de Fiona" au Parking Saint-Paul en balayant du geste mes objections (vêtements, blessures aux bras, etc...) puis m'assénant le coup de grâce en me mettant (rapidement) sous le nez le rapport d'un médecin-psychiatre, le Dr G..., définissant Fiona comme "psychotique" et son histoire d'inceste et de ballets roses "peu crédibles". C'étaient les mêmes termes employés naguère par la "bête" psychologue Cécile Duchemin, mais confirmés cette fois par un médecin. Pour le policier, les choses étaient claire : j'étais innocent et ma pauvre Fiona était folle. Et, sur le moment, il m'avait convaincu ! Lorsque je voulus parler d'autres témoignages en ma faveur et d'autres éléments pour peaufiner son enquête, il me répondit que pour sa part, l'enquête était terminée et qu'il remettrait le rapport entre les mains du Juge d'Instruction, et qu'il souhaitait que nous récupérerions Fiona assez rapidement pour la faire soigner.

Comment je parvins à embarquer mon matériel dans mon vieux break et revenir intact à la maison, je l'ignore, mais j'étais anéanti, vaincu. Si j'avais été seul, ç'aurait été la catastrophe. C'était la peste à la place du choléra, ou le contraire ? Qu'est-ce qui était pire ? Etre injustement accusé de pédophilie et d'inceste ou avoir une fille psychotique? Mais ma femme et ma fille refusèrent de croire à cette version. Qu'on était en train d'essayer de faire sombrer Fiona dans la démence à Cambrousse, cela ne faisait pas de doute dans leur esprit, mais qu'elle le fût à l'origine, c'était hors de question. Toutefois, le choc fut tel pour moi que je dus (que je dois toujours) subir une aide thérapeutique pour dépression nerveuse grave : il m'a semblé, à plusieurs reprises, que le seul moyen de sortir Fiona de l'enfer de Cambrousse était de disparaître physiquement, éteignant par là-même toute action judiciaire, à quoi mon épouse répondit avec raison que ma mort n'arrêterait en rien la travail néfaste des services dits "sociaux" et que c'était eux qu'il fallait incriminer, pas les flics. Selon elle, Roland voulait simplement finir cette enquête au plus vite car il était sûr de mon innocence. Quant à la "folie" de Fiona, il s'est simplement basé sur la déclaration "exagérée" de cette dernière, ainsi que sur les rapports des experts. Pourtant, s'il s'était penché plus attentivement sur l'agression et surtout, surtout, sur la personnalité réelle de mon vrai accusateur, le fameux Khaled...

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Quelques SMS significatifs de Fiona avant la deuxième audience

Pendant toute cette période, Fiona et Carmen continuaient à communiquer par SMS. C'était strictement interdit par les savants fous de Cambrousse, mais nous n'en avions cure : nous transmettions copie de ces SMS aussi bien à notre avocat en lui priant de les transmettre au Juge d'Instruction, ainsi qu'à Claude Lelièvre, Délégué Général des Droits de l'Enfant, qui, croyions-nous à l'époque, était de notre côté. En voici quelques-uns:

 

Les SMS étaient le seul lien intime qui unissait alors Fiona à sa mère. Ils passaient des heures à se parler comme ça, à distance. Fiona bravait tous les risques d'être découverte, car ce contact sans témoins lui était plus précieux que tout. Il était même, à l'époque, vigoureusement recommandé par les collaborateurs du Délégué Général du Droit de l'Enfant (il ne s'en souvient plus à présent... amnésie électorale, sans doute). C'était à la fois sa grande force et son talon d'Achille. Lorsqu'il se rompit, les sbires de Cambrousse montrèrent leur vrai visage...

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Deuxième audience de la Cour d'Appel (19.12.2002)

L'audience était prévue pour 9.00h, mais le Dr Mabuse, son âme damnée MCB  et Fiona se firent attendre jusque passé 10.00h. La Présidente de la Cour d'Appel n'a pas l'air d'une personne commode. Elle a un regard dur et pénétrant, mais, bizarrement, cela me rassurait. C'était le deuxième juge que je rencontrais en presque un demi-siècle d'existence et cette dame m'avait l'air bougrement plus sérieuse que le premier. Ici, j'avais un espoir. L'espoir d'être face à quelqu'un de véritablement impartial, et surtout, désireux d'aller au fond des choses. Le fait que sa décision ne soit pas allée exactement dans le sens qu'il fallait ne me fait pas changer d'avis à son sujet. Maureen nous accompagnait, ce jour-là, mais étant mineure, dut sortir de la salle.

Après avoir interpellé les retardataires par un sec "Aujourd'hui, il n'y avait pourtant pas de verglas!" Elle ouvrit la séance. L'avocate de Fiona commença par demander le huis-clos, puis, méprisant manifestement les demandes de sa cliente, arguant du fait qu'elle était mineure, elle ne changea pas une ligne de ses conclusions, y ajoutant même des données tout à fait erronées (pour ne pas dire mensongères), telles des "visites répétées de Fiona au SAJ et au Secours des Jeunes." Elle en conclut par la recommandation du maintien de Fiona dans son petit univers concentrationnaire et sa soustraction à l'influence pernicieuse des parents indignes que nous sommes.

Notre avocat se contenta de lire la lettre que Fiona lui avait écrite (et dont nous ignorions la teneur) et qui fut considérée par Plâtrier comme un tissus d'incohérences. C'est ainsi que nous avons appris que Fiona ne doutait pas de la bonne foi de notre défenseur, mais que, contrairement à ce qu'il pensait, elle n'avait jamais accusé ses parents de maltraitance et que tout cela n'était que mensonges, des inventions dont elle ne comprenait pas le but. (je cite le texte de mémoire, ce document faisant partie exclusive du dossier de mon avocat, pas du mien.) Malheureusement, Fiona avait, a toujours un style étonnamment "adulte" dans ses écrits, employant un vocabulaire riche, ayant baigné dans cette atmosphère depuis son enfance et aimant en outre l'écriture. Ce "sens littéraire" qu'elle partage avec son vieux père la desservit. La Procureur trouvant qu'une fille de son âge n'aurait pu écrire de la sorte en conclut  que cette lettre lui avait été visiblement dictée. Cela augurait mal de suite. La Présidente de la Cour d'Appel demanda alors à interroger en privé Mabuse, MCB et les avocats, dans la pièce attenante à la salle d'attente.

Le nôtre sortit de cet entretien visiblement défait. "Cette vieille peau (MCB) se dit la grande confidente de Fiona", nous dit-il. "Elle raconte des horreurs sur votre compte. Pour moi, elle tient un double discours (un pour vous, un pour les autres) et a réellement un problème." Comme cela confirmait les dires de Roland quelques jours auparavant, vous vous imaginez mon état d'esprit. Mais Carmen demeura impavide: "Et ça nous mène à quoi ?" demanda-t-elle. "Elle risque de rester là-bas" répondit notre conseil. Avec le même calme, ma femme conclut: "Un mois de plus là-bas, et elle est morte", puis poursuivit: "L'avez-vous entendu tenir un double discours de vos propres oreilles? Voilà des mois que d'autres attribuent à Fiona des paroles qu'elle n'a jamais dites. C'est toujours quelqu'un qui dit qu'elle a dit que... Je n'y crois pas, et je n'y croirai jamais."

A ce moment, la Présidente de la Cour d'Appel demande à interroger Fiona seule. L'interrogatoire s'éternisant, nous nous mettons à converser avec la partie adverse. Le docteur Mabuse est un personnage assez corpulent, la face large barrée d'une moustache et les yeux curieusement écartés l'un de l'autre. Je ne sais pourquoi, mais, lorsque nos regards se sont croisés la première fois, le sien parut troublé et se détourna. Je n'y prête pas attention et lui fait savoir que "notre grande peur, c'était que Fiona tentât de s'échapper". J'exprime des doutes quant au suivi sanitaire de ma fille, sa prise de poids soudaine et les conséquences pour sa scoliose, sans compter son moral. MCB intervient en disant que "ce n'était pas le plus important". Ironique, je dis à cette caricature de bonne femme qui avait tout de la vieille fille : "Vous qui êtes une femme, Madame, vous savez très bien quelle importance revêt l'apparence extérieure pour une jeune fille." J'entends un léger bruit derrière moi: c'est mon avocat qui essaye de dissimuler un éclat de rire.

Soudain, la greffière sort de la  pièce attenante à la salle d'audience et prie les avocats d'y entrer. Au bout d'un cours moment, mon conseil sort de la pièce avec un large sourire, et on nous remet un court document manuscrit où il était écrit "Il n'y a rien de vrai. Tout ça n'est que mensonges. Mme MCB quittera son service au Bosquet dès le 20.12.2002" ! Coup de théâtre! MCB fulmine de rage. Une vraie Furie. Mabuse reste de marbre. Fin d'une audience à huis-clos commencée à 9.00h et qui dura jusqu'à 14.00h au moins!

Je vous laisse deviner le chambardement dans les horaires, les gens qui attendent leurs audiences respectives se pressant derrière la porte, le tumulte... Mais cette audience-marathon se termina mieux qu'elle n'avait commencé. Une audience supplémentaire fut fixée au 9 janvier 2003. Entre-temps, le pire restait à venir...

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L'étrange affaire de la veille de Noël

Au fur et à mesure que la période des fêtes approchait, le moral de Fiona déclinait de plus en plus. A tel point que même son avocate demanda à Ricard, Directeur du SPJ, qu'elle passât au moins une partie des fêtes en famille (à l'instar de la majorité des "pensionnaires" du Bosquet, "tox" et dealers compris!). Carmen et Maureen restèrent en contact téléphonique "surveillé" avec notre fille. Grâce aux SMS non-surveillés, mon épouse apprit que les syncopes de Fiona étaient plus fréquentes, les mesures prises par les shamans (soi-disant médecins) du Bosquet se limitèrent au maintien au lit et à la prise de la tension.

Puis, soudain, les conversations SMS s'interrompirent. Grâce à un coup de fil de Maureen qui, sans complexe, interrogea sa sœur en "langue des voleurs", nous eûmes la confirmation de ce que nous redoutions : le GSM de Fiona (le vrai), fut découvert et confisqué. Comme la réponse de Ricard tardait à venir, Carmen élabora un plan. Si elle ne recevait aucune nouvelle du Directeur le 23, elle tenterait de lui fournir un autre GSM, tout neuf. Celui de mon père, qui ne s'en servait jamais, préférant son ancien modèle. Comme nous avions déjà fait le chemin jusque Cambrousse en prévision des visites de Maureen à sa sœur (Croyez-moi, le patelin vaut son surnom... C'est au plus profond des Ardennes, au- delà des points culminants. C'est un endroit que nous ne connaissions pas du tout), mon père décida de nous accompagner. L'opération fut programmée pour le 24, la veille de Noël. Pour ma part, si j'acceptais sur le plan humain toute l'importance que pouvait revêtir cet acte, je redoutais pour Fiona les conséquences si on découvrait notre intervention, sans compter les complications judiciaires. Pourtant, refusant de laisser mon épouse et mon père seuls dans cette opération risquée, et désireux malgré tout de revoir ma fille, je les accompagnai. Il nous était interdit de chercher à voir Fiona, mais rien, croyions-nous, ne l'interdisait de sortir pour nous faire un petit bonjour.

On avait convenu d'un rendez-vous au café près de la gare de Cambrousse. Au bout d'un temps qui me parut une éternité, Fiona pénètre dans le bistrot. Nous parlons un petit peu, puis Carmen décide de l'emmener dans un endroit plus sympathique, dans le bourg de N..., où il y a un bistrot nettement plus sympathique où on sert de la bonne nourriture. Manque de pot, les serveuses nous annoncent que les cuisines sont fermées. Nous buvons quelque chose, nous donnons à Fiona le nouveau GSM et vers 17.00, nous la ramenons en voiture à l'entrée de son Goulag. C'est tout. Cela a suffi à ceux du Bosquet de tenter de monter de toutes pièces des accusations délirantes, appuyées par (au moins) UN FAUX TEMOIGNAGE !

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Papa est vraiment très, très vilain !

De fait, le nouveau GSM de Fiona fut très rapidement découvert. Maureen me le fit savoir lors de sa (seule) visite à Fiona au Bosquet, visite ramenée à une heure par représailles: "on" aurait vu monter Fiona dans une voiture inconnue avec trois hommes mûrs. Passons sur les deux réveillons les plus sinistres de notre existence (les matons du Bosquet en vinrent même à couper nos communications téléphoniques avec notre fille pour des raisons aussi grotesques que diverses : Maureen et Fiona communiquent par code, je ne devrais pas aborder tel et tel sujet...) Un éducateur me fit même savoir qu'il "avait le droit de couper la communication à tous moments". Je lui ai alors demandé où il croyait se trouver: dans la vieille Union Soviétique ou en Belgique démocratique??? Il est vrai que les pavillons réservés aux ados ressemblent furieusement aux "cliniques psychiatriques" où étaient enfermé les dissidents dans l'ancienne URSS. Venons-en à l'essentiel : la veille de la dernière audience.

Ce jour-là, nous sommes appelés chez le docteur Mabuse pour avoir des renseignements complémentaires concernant Fiona. Sur le chemin de Cambrousse, nous recevons un appel de l'inspecteur Leroi nous demandant de nous présenter à la PJ dès notre retour. Arrivés au Bosquet, nous attendons une bonne demi-heure avant de voir apparaître Mabuse, flanqué d'une équipe de bonne femmes dont la fonction est indéfinie : infirmières? assistantes sociales? Etudiantes ou était-ce son harem? Je l'ignore. Dès le début, Mabuse attaque. Fiona aurait (encore!) fait des révélations. Elle serait sortie sans autorisation, je l'aurais enlevée en compagnie de deux complices pour lui faire subir les derniers outrages dans une maison près de Cambrousse. Je lui réplique que ce n'est pas la première fois qu'on attribue à Fiona les paroles d'un autres, que toutes ces affirmations étaient mensongères, mais que s'il apparaissait à un moment donné que Fiona aurait réellement mis son père en cause à un moment ou à un autre, celui-ci lui pardonnerait sans la moindre hésitation. Le groupe a l'air surpris. Carmen affirme, et c'est vrai, que nous ignorions que Fiona n'était pas autorisée à sortir. Nous ignorions également que Fiona n'était JAMAIS autorisée à sortir (là, elle s'est permis un petit mensonge à notre égard, tant elle craignait de ne pas nous voir la veille de Noël). Mabuse me fait savoir qu'il ne lui appartient pas de juger de mon éventuelle culpabilité (il ne lui appartenait pas, en effet, mais il ne s'est pas gêné). Je lui fait savoir que, de toute manière, j'avais des preuves matérielles de mon innocence et que je n'avais rien à faire de son jugement, et de lui citer le produit et le protocole suivi pour traiter la puberté précoce de Fiona. A mon grand étonnement, le grrrand psychiatre Mabuse ne connaissait pas le médicament avec lequel on avait traité ma fille. Or, il devrait être connu par pas mal de praticiens: outre son utilisation particulière sur Fiona, il est un des produits de base du traitement du cancer de la prostate et... une sorte de castrateur chimique qu'on administre aux pédophiles!!!! Me demande où le bon docteur a bien pu obtenir son diplôme : mon propre psychiatre (un vrai, celui-là) connaît très bien le médicament en question et s'étonnait de l'ignorance de son confrère. Mabuse ferait bien de le consulter sans attendre, car son attitude ultérieure à la Cour d'Appel et au SPJ confinera au délire pur.

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Khaled ? On s'en fout !

Le même jour, fin d'après-midi, je suis à nouveau entendu par le Commissaire Roland, qui commence par m'enguirlander copieusement. Que diable faisais-je à Cambrousse? Il avait entre les mains trois témoignages qui, à première vue, semblaient se recouper : celui d'un certain X..., médecin ou employé au Bosquet, qui affirmait avoir vu Fiona monter dans une voiture bleue, en compagnie de trois hommes de 45-50 ans. Mais le policier n'avait plus à faire avec une loque humaine, mais avec un homme malade, certes, mais traité avec une certaine efficacité. Sans hésiter, je réfute ce témoignage et j'exige d'être confronté avec ce que je n'hésite pas à qualifier de faux témoin (j'attends toujours...) Il est vrai que la voiture de mon père est bleue, et que Fiona est montée en voiture avec trois personnes, mais la seule d'entre elle qui correspondait au signalement, c'était moi. Les deux autres, c'était  un vieil homme qui faisait visiblement ses 73 hivers, et ma femme, qui, habillée comme elle était, (jupe, gros anorak en fourrure), ne pouvait être confondue avec un homme.

 Suit l'épisode du bistrot à N.., "... où vous auriez bu de l'alcool!" enchaîne le commissaire. Je réponds catégoriquement "NON". Roland se fâche. Je persiste et maintiens avec calme mon "non" catégorique. Le policier me parle de témoignages de serveurs, qui auraient vu entrer une jeune fille d'environ 16/17 ans en compagnie de trois hommes murs. Tous auraient pris des boissons alcoolisées et une violente dispute aurait même éclaté. Là, je me montre catégorique. Nous avons discuté avec ma fille du traitement inhumain qu'elle subissait au Bosquet, et regrettions amèrement le peu de moyens que nous avions de la sortir de là. Mon père, au moins aussi stressé que moi-même, a d'ailleurs quitté le bistrot en premier, au grand déplaisir de mon épouse, qui voulait prolonger ses retrouvailles avec Fiona. Je suis moins catégorique quant à la qualité de ces témoignages : à mon sens, il s'est passé quelque chose dans ce bistrot, peut-être ce jour-là, peut-être le jour avant, mais en tout cas pas au moment où nous étions sur les lieux. Nous avions fait montre au contraire d'une très grande discrétion. Pour finir, Roland convient qu'effectivement, il était possible que les dates ne concorderaient pas.

Mon épouse, de son côté, était entendue par l'inspecteur Leroi, celui qui m'était si hostile. Son témoignage corrobore le mien en tous points (rien de plus facile, quand on dit la vérité). Roland demande, pour vérification, des photos récentes de mon père, de moi-même, et de mon meilleur ami, qui avait été cité plusieurs fois dans cette affaire. Nous lui promettons de faire des Polaroïds et, de fait, il les reçut le lendemain même

Soudain, je fais allusion à celui qui est à l'origine de tout : incarcération de Fiona, instruction montée contre moi, accusation de ballets roses : à savoir le fameux Khaled, et je reçois cette réponse étonnante, de la part de Roland, avec un sourire moqueur : Khaled, on s'en fout ! Ce n'est pas l'avis de mon avocat, qui, dans le même temps m'a demandé de porter plainte avec constitution de partie civile contre ce triste sire pour calomnie et diffamation.

 

Retour en haut de page     La troisième audience et le réquisitoire

 


La Troisième audience (9 janvier 2003) et le réquisitoire du Procureur (16 janvier 2003)

J'ai regroupé les deux audiences afin d'éviter les longueurs inutiles, et surtout parce que la partie la plus importante, qui en dit long sur la qualité des choix du "Protectionnel" quant à la qualité des "spécialistes" qui sévissent au Bosquet.

Le 9 janvier, la Présidente de la Cour d'Appel demande un entretien privé avec Maureen, puis avec Mabuse, les magistrats et les avocats. Il en est ressorti un rapport absolument délirant: tout d'abord, mon insistance à pardonner à ma fille ses révélations éventuelles, c'était hautement suspect! Ensuite, le 24 décembre 2002, j'aurais été poussé par une pulsion incoercible (sic) qui m'aurait poussé à faire 140 bornes(aller), rien que pour enlever Fiona et la violer, puis 140 bornes (retour), et commencer le reveillon!!!. A l'objection de mon avocat, hilare, quant à la présence de deux autres hommes, Mabuse explique (sans rire!) que j'avais un grand besoin d'argent et que, dans le même temps, j'aurais prostitué ma fille, hypothèse émise, paraît-il, par la police de Pas-Si-Triste, dont dépend Cambrousse. Deux hommes faisant avec moi 280 km aller-retour un 24 décembre pour une passe avec une fille placée dans un institut psychiatrique! Je me demande où diable j'aurais trouvé des clients assez fous pour prendre ce risque! Et Mabuse avait l'air sérieux. Il y aurait même eu des traces de strangulation sur la gorge de Fiona, dites-donc... Après lecture de son torchon, je me suis tourné vers Mabuse en lui disant "le pervers pépère vous salue". Mabuse me dit qu'il ne faisait que rapporter ses conclusions, sans parti-pris (un comble!) Je lui réponds entre les dents : "Sans parti pris, je suis pris d'une pulsion subite de vous casser la figure ici même, en plein Palais de Justice, et croyez-moi, ça me démange, mais comme tout être humain normal, je sais maîtriser mes pulsions", puis je lui tourne le dos. J'ignorais qu'en même temps, ma pauvre Maureen,  lui lançait des regards meurtriers, prête à lui sauter au visage. De toute évidence, ces deux hypothèses ne furent pas prises au sérieux par la Présidente de la Cour d'Appel, qui demanda à entendre à nouveau Fiona "entre quat'z'yeux". Ce qui s'est dit à ce moment-là, j'en ai eu des échos que je refuse de répercuter ici, respectant le devoir de réserve de la magistrate, mais qui confirme heureusement mon impression. A la fin de l'audience, la Présidente permit aux deux sœurs de s'entretenir en privé et, comme cette audience avait duré un certain temps, elle fixa le réquisitoire de la Procureur au 16 janvier.

Avant le réquisitoire, ma femme fut également appelée par la Présidente de la Cour d'Appel pour un entretien privé, puis commença le réquisitoire : la magistrate plaide pour que notre appel soit rejeté, tout en se refusant de prendre position sur mon éventuelle culpabilité, mais en insistant sur notre propension à "manipuler le discours" de Fiona qui, selon elle, aurait dû rester dans une "bulle de verre" (sic), puis elle nous reproche de n'avoir jamais essayé de la revoir! Là, je ne peux pas me taire et demande la parole. Chose étonnante, La Présidente me l'accorde. Je ne relève pas la contradiction évidente entre la nécessité de la bulle de verre et notre "absence". Je lui fais remarquer que cette "absence" nous avait été imposée et que la seule fois où nous avons passé outre, il a failli nous en cuire. La Présidente prend acte de mes déclarations et fixe le jugement au 24 janvier.

Retour en haut de page    Jugement par anticipation!

 


Jugement par anticipation!

Lorsque nous arrivons le 24 janvier afin d'entendre le verdict de la Cour d'Appel, nous apprenons avec surprise que ce verdict avait déjà été prononcé la veille, par anticipation. Nous demandons immédiatement copie du jugement pour le transmettre à notre avocat. On nous emmène au greffe où j'entend un employé s'écrier : "Tiens! Un jugement par anticipation! Ça se fait, ça???"

Pour moi, c'est l'échec total, pour mon défenseur toutefois, nous pouvons avoir un peu d'espoir. Moi, je ne vois pas en quoi à première vue : on a pris en compte les mensonges de MCB (quelles qu'en soient la source), les diverses déclaration de Fiona, ainsi que les lettres et déclaration du Dr Mabuse. Ça part mal. Nous avions transmis des lettres désespérées de Fiona directement à la Présidente, pour lui montrer l'état de désespoir dans lequel elle était plongée suite à son incarcération dans divers établissements. Elles ont été prise en compte, mais n'ont guère semblé peser lourd dans la balance de la justice. Tout en estimant qu'il ne lui appartient pas de "se prononcer sur la nature et la réalité des faits faisant l'objet du dossier toujours en cours devant le juge d'instruction", elle nous donne tort sur presque toute la ligne : pour elle, Fiona "reste très profondément perturbée par un grave conflit de loyauté (?) qui oppose son individualité en tant de victime (de qui? de quoi? Si on refuse de statuer sur la véracité de ce qui m'est reproché, de quoi Fiona serait-elle la victime?) "et son appartenance familiale", qui, selon la Juge, "nécessite impérativement le maintien des mesures de protection décidées..."

Il nous est notamment reproché :

Toutefois :

 De toute façon:

En d'autres termes : nous avons perdu sur l'essentiel, tout en marquant quelques points quant aux "recommandations" de la Cour d'Appel. Dans quelle mesure ces recommandations seront suivies par le SPJ et quelles en seront les conséquences, cela fera l'objet de la page, j'allais dire du "chapitre" suivant.

Retour en haut de page    Conclusion

 


Conclusion

Ce jugement, à première vue, n'a rien d'encourageant. A l'époque où nous l'avons reçu pour ainsi dire en pleine figure, le "mémo" de Fiona ne nous était pas encore parvenu, et nous étions loin de nous douter de la gravité de l'atmosphère qui y régnait. C'est notre avocat qui nous a donné des raisons d'espérer, arguant du fait que le SPJ ne pouvait pas ignorer les "recommandations" portant sur un RAPPROCHEMENT DE FIONA de son milieu familial et la fin des interdits frappant du moins la mère et la sœur de Fiona. A partir de là, les choses n'iront qu'en s'améliorant, jusqu'à ce qu'un drame mystérieux éclate, faisant se précipiter les évènements...

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